En Espagne la plupart des villes de la péninsule sont dotées d’Arènes d’une contenance importante principalement pour les capitales des provinces.
Procédons à un petit zoom sur quelques plazas de toros pittoresques.
La magnifique ville de Ronda (province de Malaga) dispose d’une des Arènes des plus anciennes d’Espagne. Construite en 1785 l’Arène de Ronda vit naitre la tradition tauromachique en partie grâce à Pedro Romero, l’un des premiers toreros de l’histoire. L’architecture de cette arène fait penser à celle du palace de Charles V, dans l’Alhambra de Grenade. La piste à un diamètre de 66 mètres et est entourée d’un passage formé de deux anneaux en pierre. Une des plus belles et emblématique arène du monde taurin.
La Maestranza de Séville. Construite en 1758, fait partie également des plus anciennes d’Espagne. Son architecture baroque associée à ses couleurs en fait l’un des symboles de la capitale Andalouse.
L’Arène de la petite ville de Campofrio (Huelva) constitue la quatrième arène de type Espagnol la plus vieille. Elle fut construite en 1716, rénovée en 1936 ainsi qu’en 1977. De nos jours elle fait partie du patrimoine historique du fait de son architecture typique. Le pianiste et compositeur Raphael Prado lui a dédié un pasodoble en 2002.
Le village d’Archidona (Malaga) ne possède pas d’arène classique, c’est ce qui en fait un site si particulier et pittoresque. Cette Arène est en fait délimitée par de nombreux édifices tels que la Mairie dont la vue depuis les fenêtres permet de profiter du spectacle. Elle fut construite en 1786, afin de trouver une solution à une situation d’urgence sanitaire causée par des conditions de vie insalubre. Au bout de quelques années cette arène devint le centre de la ville et l’on commença à organiser des corridas.
Cette arène commença à nouveau à accueillir des courses de toros en 2010. C’est une des Arènes les plus pittoresque d’Espagne.
– Arène d’Antequera (Malaga). Cette Arène fut rénovée dès 1980 lorsque sa porte monumentale fut construite. La rénovation porta sur sa façade ainsi que d’autres éléments ajoutés. L’édifice final associe à merveille construction en brique et murs blanchis.
Aujourd’hui, les habitants d’Antequera profitent d’une des Arènes les plus attrayantes et originale d’Andalousie. Cette petite arène a été le lieu de tournage de plusieurs publicités clips, dont celui de Madona avec la chanson «Take a bow » (et oui ça ne s’invente pas…)
Enfin, on peut découvrir et voir dans quelques centres villes et villages d’Espagne, des endroits qui étaient des places principales et qui servaient à accueillir des courses de toros avant la construction d’arènes fixes. Je vous recommande, par exemple la place de la constitution dans la vielle ville de SAN SEBASTIAN (Donastia Guipuscoa). Cette place au cœur de la vieille ville a été construite en 1800 et elle a servi de place principale de la ville mais aussi le lieu clos pour des courses de Toros. On peut encore voir aujourd’hui au-dessus de chacune des portes fenêtres des balcons sur trois étages les numéros de chaque appartement loués par les spectateurs pour assister aux courses de toros.
A partir du XVIIIe siècle principalement et du XIXe siècle des arènes plus ou moins « fixes » sont construites en France afin d’organiser ces spectacles en provenance de la Péninsule Ibérique. Ce fut le cas d’Avignon, Marseille, Carcassonne, Bordeaux, Dax, Rieumes, Vichy etc….
Le milieu du vingtième siècle se caractérise par la fermeture de nombreuses arènes; Avignon 1950, Marseille 1951, Carcassonne 1954, Bordeaux 1961, Montpellier 1962, Toulouse dans la décennie suivante 1975 …
Le nombre de spectacles taurins se remet à croitre au milieu des années 1980 pour aboutir progressivement à une densification du réseau d’Arènes existantes.
Les arènes de corridas s’étendent sur une frange méridionale. Douze départements sont concernés par ces spectacles, même si plus de quatre-vingt-cinq pour cent d’entre eux se déroulent en réalité sur six départements formant deux ensembles discontinus ; à l’ouest les départements des Landes, des Pyrénées
Atlantiques et du Gers, à l’est les départements de l’Hérault, du Gard et des Bouches du Rhône. Une corrélation semble être établie entre la forme des arènes, leur taille, la dominante des spectacles programmés. Plus l’arène est grande et urbaine, plus elle programme de corridas. Plus l’arène est petite et rurale, plus elle tend à servir principalement des spectacles de courses landaises ou Camarguaises.
Les arènes se distinguent également d’un point de vue architectural en raison des nécessitées liées aux spécificités formelles de chaque jeu. Quatre formes principales peuvent être retenues ; les arènes circulaires, oblongues, en fer à cheval et rectangulaires.
Les plus grandes arènes Françaises sont celles de NIMES (13736 places), viennent ensuite celles de Béziers (13100) puis celles d’Arles (12500). Dans les arènes Françaises, la désignation des places reprend les critères Espagnol ainsi que leur vocabulaire, sauf pour Nimes et Arles où les amphithéâtres ont gardé leur empreinte Romaine.
Très proches de l’Espagne, dans les colonies et protectorats français d’Afrique du nord la tauromachie a également eu droit de citée. Les arènes de Tanger étaient un édifice circulaire destiné aux courses de toros. Des arènes primitives sont construites en 1890. La première corrida au Maroc a eu lieu en 1911.
Les années 1930 à 1940 furent effervescentes pour la tauromachie. Les arènes contemporaines, dites plaza nueva, d’architecture espagnole, sont construites après la seconde guerre mondiale en 1949. Des courses internationales y ont lieu avec des matadors Français, Espagnols et Mexicains.
A l’indépendance du Maroc, la plaza ferme jusqu’en 1970. Puis des courses de toros ont lieu dans cette plaza avec des toreros Espagnols. Les Arènes ferment en 1990 et sont transformées en centre de rétention pour les Africains candidats à l’immigration vers l’Europe.
Alger n’a jamais connu d’arènes fixe. Il semble qu’il y ait eu des parodies de Corrida dès 1863 dans des structures éphémères à Bad-el-Oued. C’est d’ailleurs sur l’esplanade du même nom qu’en Novembre 1909 a lieu l’inauguration des nouvelles arènes de forme ovale.
Les 14 et 15 juillet 1931 deux grandes corridas (avec simulacre de mise à mort) furent organisées à Alger dans une arène provisoire d’une contenance de 7000 personnes.
Mais c’est surtout la province d’Oran qui connait une véritable fièvre taurine. Il est vrai qu’en 1911, la population d’origine espagnole, représentait le double de celle des colons français. Deux grandes arènes y furent construites, l’une dans le centre-ville d’Oran, l’autre à 80 km au sud à Sidi-Bel-Abbes. C’est le 27 mai 1890 qu’est inaugurée la première arène, alors construite en bois. A la suite d’un incendie, une nouvelle arène est construite et inaugurée le 14 juillet 1910. L’édifice a une architecture de type espagnol. La dernière corrida y est donnée quelques jours avant le Guerre civile Espagnole, en juillet 1936.
Après un réaménagement elles sont à nouveau inaugurées en Mars 1954. Elles sont uniques dans toute l’Afrique par leur architecture typique. Sur une surface de 4800 m2, elles ont 210 m de diamètre et peuvent accueillir 10000 spectateurs. Elles sont désaffectées et abandonnées après l’indépendance.
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