Le début de l’automne, qui a eu lieu cette année le dimanche 22 septembre, marque, dans l’hémisphère Nord, la transition entre la saison chaude qui s’achève et la saison froide vers laquelle nous nous acheminons.
C’est aussi le passage de la lumière et de la chaleur à l’obscurité et au froid.
Bref, de la vie à la mort. La contemplation de la nature ne va pas manquer de nous le rappeler dans les semaines et les mois qui viennent.
Moi qui n’en suis pas à mon premier, tant s’en faut, je sais que cet équinoxe-là sera suivi d’un solstice d’hiver, puis d’un équinoxe de printemps et ensuite d’un solstice d’été.
Autrement dit que de façon certaine après le froid et l’obscurité reviendront la lumière et la chaleur et que la vie succèdera à la mort.
La tauromachie est entrée depuis peu dans un moment de son cycle que l’on pourrait qualifier d’automnal.
L’an passé El Juli s’est retiré, cette année ce fut le tour d’Enrique Ponce et de Pablo Hermoso de Mendoza. Avant ces tauliers, José Tomas était parti sans prendre la peine de dire aurevoir. Morante s’est à nouveau absenté. Il y a fort à craindre, les outrages du temps n’ayant pas moins de raisons de l’accabler que quiconque d’autre, que cette absence ne soit définitive.
Les figuras toujours en piste sont plutôt dans la seconde moitié de leur carrière, à part Roca Rey qui se contente d’en approcher.
Coté toros, il y a ces temps-ci comme un parfum d’absence, les déceptions plus ou moins marquées étant, somme toute, plus fréquentes que les divines surprises, y compris dans les élevages de garantie.
Les statistiques de trophées, de vueltas et d’indultos ne pouvant démentir ce constat quand on sait qu’il y a autant de rapport entre un indulto de 2024 et un d’avant 2000 qu’entre deux baccalauréats des mêmes époques. Et peu s’en faut qu’il n’en soit de même en ce qui concerne l’attribution des trophées, si l’on fait abstraction de certaines périodes de surchauffe, comme par exemple celle de l’ère du Cordobes.
Soyons tranquilles. Cela fait des lustres que les grandes ganaderias, comme d’ailleurs les toreros, alternent les bons et les moins bons moments et il n’y a pas de raison que la roue ne tourne pas dans le bon sens.
De plus, dans le monde ganadero il y a aussi des valeurs montantes. Margé en est un exemple, avec une progression régulière du bétail de ce fer, que ce soit en termes de présentation ou de comportement.
Dans les valeurs sures confirmées, coté toreros, en dehors de Roca Rey qui est probablement le plus taquillero du moment, on peut compter sur Alejandro Talavante qui après son retour réussi montre à la fois une conception très personnelle du toréo et une bonne régularité dans les résultats artistiques. Daniel Luque est également une valeur sure, capable de triompher devant n’importe quel type de toros, ce qui n’est plus très commun. Sébastien Castella a lui aussi réussi son retour et impressionne depuis, par son toréo plus posé, plus apaisé et finalement plus esthétique qu’avant. Tous ceux-là, et quelques autres nous permettront d’attendre sans trop languir.
Attendre peut-être l’épanouissement au plus haut niveau de la garde montante des Fernando Adrian, Borja Jimenez et bien sûr, notre préféré, Clémente qui vient d’enchainer deux temporadas non seulement de haut niveau, mais surtout allant à mas.
Et puis comment ne pas espérer en des lendemains qui chantent en constatant que la retirada du Juli a quasiment coïncidé avec la présentation en novillada de Marco Perez, jeune prodige de 16 ans, lui aussi. Aussi précoce en ce qui concerne la maturité de son toréo que son immense ainé, avec une pointe de classicisme en plus. Cela faisait déjà au moins deux ans que nous constations à chacune de ses sorties son génie et la fulgurance de ses progrès lorsqu’il s’est présenté à Istres. Si l’extraordinaire équipe de fées qui se sont penchées sur le berceau de ce garçon ne relâche pas son attention, nous pouvons aborder les temps qui viennent avec les plus grandes illusions.
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